Stéphane est resté dans le jardin, et dehors il fait tout gris.
C’est plein de brouillard.
« Viens, Arthur. Allons chercher Stéphane. »
Émilie met ses bottes, son imperméable rouge et son écharpe.
Elle prend le grand parapluie et ouvre la porte.
On ne voit presque rien…
« Hou hou ! Stéphane ! Où es-tu ? »
« Hou hou ! Émilie ! Je suis près de l’arbre ! »
Mais qu’est-ce que c’est ? Ce n’est pas Émilie.
Stéphane se cache derrière l’arbre…
« Une grosse bête ! Au secours ! Une grosse bête ! »
Une grosse bête ?
Où est-elle ?
Émilie a très peur…
« Attends-moi, Stéphane ! Attends-moi ! »
« Je ne peux pas, dit Stéphane, la grosse bête est toujours derrière moi. Cours à la maison ! »
Ce n’est vraiment pas facile de courir avec un parapluie.
Émilie tombe par terre.
Est-ce que la grosse bête est toujours là ?
Mais non, alors peut-être court-elle après Émilie ?
Stéphane va voir tout doucement…
Émilie entend des pas…
La grosse bête va la manger !
Et Stéphane ?
Il voit la grosse bête toute cassée : la queue d’un côté, les pattes au milieu et la tête à l’envers.
Mais c’est Émilie !
Mais c’est Stéphane !
Alors la grosse bête c’est Arthur, Émilie et son parapluie.
Émilie et Stéphane rient très fort, mais comme on a quand même encore un peu peur, on rentre vite et on ferme la porte.
On est bien à la maison !
Domitille de Préssensé
Émilie sous un parapluie
Paris, Éditions G.P., 1976