Il était une fois deux jeunes filles aussi différentes l’une de l’autre que le jour et la nuit et aussi semblables que deux gouttes de rosée.
La première venait des basses terres, un pays de soleil, de sel et de sable. Sa peau était dorée, ses yeux avaient la couleur trouble de l’océan qui nourrissait sa famille, et ses cheveux étaient sombres comme une nuit sans lune.
La seconde était née sur les hauteurs, entourée de neige, de rochers et d’herbe tendre. Elle avait la pâleur d’un matin d’hiver, ses yeux étaient clairs comme le ruisseau, et ses cheveux rouges comme le feu de l’âtre qui réchauffait les siens.
Elles avaient toutes deux le goût de l’aventure et chacune partit, solitaire, à la découverte du monde.
Après avoir parcouru bien des lieues, lasses, elles firent étape au bord d’un large fleuve, dans un pays de pierre et de vent. C’est alors que leurs chemins se croisèrent.
Elles se sourirent.
L’une offrit de partager son repas. L’autre proposa son abri.
Elles n’étaient plus seules au monde, et cela leur apporta un grand réconfort.
Chacune montra à l’autre ce qu’elle savait faire avec fierté. Et elles se tinrent en grande estime.
Elles échangèrent des cadeaux précieux et s’accordèrent une confiance sans faille.
Elles apprirent à se connaître et commencèrent à se comprendre.
Jour après jour, elles partagèrent leurs expériences.
Leurs différences étaient une source d’enrichissement de chaque instant.
Elles se montraient indulgentes une envers l’autre.
Et se soutenaient dans les moments difficiles.
Elles associèrent leurs forces pour édifier de grandes choses.
Elles commencèrent à se ressembler.
Elles éprouvaient une grande joie à être ensemble et un grand vide lorsqu’elles étaient séparées.
Puis, elles apprirent à se quitter.
***
Et à se retrouver.
Contes à rêver 