Dans sa prairie, un petit ruisseau hésite, s’élance et se retient. Il ne voudrait pas quitter son lit… et un enfant non plus. Il fait si noir dans le couloir ! Le petit ruisseau grandit, grossit, rêve d’éclabousser partout et d’inonder la prairie – tandis que l’enfant sent son envie devenir de plus en plus pressante. Finalement, le petit ruisseau ne se retiendra pas. Et l’enfant non plus !
MON VENTRE
ME CHATOUILLE.
C’EST UNE DRÔLE
D’IMPRESSION.
Dans sa prairie, un petit ruisseau hésite… s’élance et se retient.
Il n’aimerait pas quitter son lit.
ET MOI NON PLUS,
CAR IL FAIT NUIT.
Le petit ruisseau rêve de passer sous un grand pont.
Voir des villes à l’envers… être un fleuve géant… qui va se jeter dans la mer.
IL FAUDRAIT QUE JE ME LÈVE,
QUE J’APPELLE MAMAN,
PAPA, QUELQU’UN,
QU’ON M’ALLUME LA LUMIÈRE.
LE COULOIR EST TOUT NOIR.
Le petit ruisseau dans sa prairie se dit :
Ça m’amuserait quand même bien de grandir, grossir… ne plus suivre mon cours… grimper jusqu’à la cime des arbres et tout éclabousser alentour !
IL FAUDRAIT QUE JE ME DÉCIDE.
J’AI MAINTENANT TRÈS ENVIE.
Le petit ruisseau bondit comme un petit fou, il rit.
… et s’en va joyeusement inonder toute sa prairie, mon pyjama et même mes draps.
IL NE S’EST PAS RETENU.
ET MOI NON PLUS.