Alors que les jours s’écoulent lentement
Et que passent les semaines,
Il me vient l’obsession
De la façon dont je pourrais mourir.
La nuit, je reste éveillée
En pensant à ma douleur.
Il n’y a aucune guérison possible.
Je n’ai plus rien à espérer.
Soudain, des pensées de mort
Contrôlent chacun de mes mouvements.
Je semble toujours perdre
Chaque bataille avec mon esprit.
Je ne veux plus me retrouver
Avec les gens que j’aime.
Je ne pense qu’à une chose,
Ce qui m’attend là-haut.
Je me coupe les bras avec une lame de rasoir
Pour atténuer mon mal intérieur,
Mais cela ne peut durer qu’un temps.
Je ne veux plus vivre.
Je réussis à garder mon calme
Lorsque des gens sont près de moi.
Ils ne me comprendraient pas
Alors je ne fais pas un bruit.
Je souris lorsqu’il le faut.
J’éclate lorsque je suis seule.
Je sais que je devrais être forte,
Mais je sais aussi que je ne le serai pas.
J’ai l’intention de prendre des pilules.
Cela devrait aller assez vite.
J’écris des notes à tous mes amis,
Qu’ils liront lorsque je serai partie.
Je demande à maman de comprendre
Que la vie est beaucoup trop difficile.
Mon âme ne peut plus lutter ;
Mon cœur est trop effrayé.
J’ai tout préparé à la perfection.
J’ai même choisi la date.
Je suis presque certaine d’être prête ;
Je sais que c’est mon destin.
Mon lit est fait soigneusement
Pendant que je prends les pilules une à une.
Je commence à avoir un peu peur ;
Je sais que la fin est presque là.
Je ne pense qu’à une chose :
Me laisser aller.
Et combien j’aime les membres de ma famille.
J’espère vraiment qu’ils le savent.
Mes yeux deviennent lourds.
Mon corps est très faible.
Tout est engourdi à l’intérieur.
C’est ainsi qu’il faut que ce soit.
Je suis contente que maman ne soit pas ici maintenant
Pour me regarder mourir lentement,
Mais je voudrais pourtant lui dire :
« Je t’aime et adieu. »
Je cède à la noirceur.
Je pars lentement.
J’espère aller au ciel,
Là où la nuit noire fait place au jour.
Je me réveille, confuse,
Je ne sais pas où je suis.
Est-ce le ciel, est-ce l’enfer,
La terre de la damnation éternelle ?
Il y a des gens tout autour.
Même si je peux à peine voir,
Je peux entendre les voix feutrées
D’êtres qui me sont chers.
Ma famille et mes amis sont là.
Ils se réconfortent les uns les autres.
Je peux difficilement comprendre les mots
Jusqu’à ce que j’entende la voix de ma mère.
Chaque larme qu’elle verse est comme un couteau
Qui me poignarde l’âme.
Je laisse ma peine et ma souffrance
M’éloigner de mon but.
J’en étais venue à décider
De surmonter cette épreuve,
De vivre pleinement
Et de faire de mon mieux.
Je ne sais comment, j’ai perdu cet idéal de vue.
J’espère qu’elle peut me pardonner.
Je promets de ne pas gaspiller
Ma deuxième chance à la vie.
Je suis assise dans mon lit d’hôpital,
Les joues imbibées de larmes.
Ma mère se précipite en pleurant
Comme si elle ne m’avait pas vue depuis des jours.
Je lui demande pardon
De lui avoir causé tant de peine.
Je lui dis que je réussirai
À mener une vie meilleure.
Ensemble, nous avons trouvé un moyen
De m’offrir de l’aide.
Je sais maintenant que je peux lui parler
Au lieu de me renfermer sur moi-même.
Je sais que rien n’est encore terminé ;
La route à parcourir est longue,
Mais j’apprécie les petites choses
Car je pourrais être morte.
J’ai appris à vivre chaque journée
Comme si c’était la dernière.
Je suis tournée vers l’avenir
Et j’apprends de mon passé.