Il était une fois, dans une ferme au bon goût d’autrefois, une petite fille qui s’appelait Sophie.
Sophie avait la chance de vivre dans cet endroit paisible, en pleine nature et au milieu de nombreux animaux dont elle aimait prendre soin. Pendant l’été, son cousin Nicolas venait de la ville lui rendre visite et partager avec elle de folles courses dans les champs de coquelicots.
Un jour, Nicolas qui s’était levé de très bonne heure, vint en courant taper à la porte de la chambre de Sophie.
« Sophie ! Sophie ! Réveille-toi ! Picorette est tombée malade !
Sophie bondit de son lit et lui ouvrit la porte.
― Que dis-tu ? Picorette ? Ma petite poulette chérie ? Malade ?!
― Oui, je t’assure. Regarde ce que j’ai trouvé au creux de notre arbre.
Nicolas sortit de son sac à bandoulière un énorme œuf en chocolat.
― Wahou ! s’exclama Sophie. Il est gigantesque ! Mais tu dois te tromper, il est trop gros pour que Picorette l’ait pondu.
― Ah oui ! Mais, à ton avis, quel autre animal pourrait bien avoir pondu cet œuf ? C’est pour ça que je te dis que Picorette est malade !
― Tu as peut-être raison… En plus, un œuf au chocolat, comment cela est-il possible ?
― Viens, allons vérifier… »
Sophie et Nicolas filèrent à toute vitesse au fond de la basse-cour, là où Picorette avait l’habitude de passer ses journées, non loin des dindes et des canards. Ils y furent en un rien de temps et se mirent à fouiller la paille à la recherche de la petite poule.
Rien ! Picorette avait disparue !
Sophie s’affola, craignant qu’il ne soit arrivé malheur à sa petite protégée.
Nicolas tenta de la rassurer puis se dirigea vers l’endroit où il avait trouvé le gros œuf.
Il mena l’enquête et découvrit, à quelques pas de là, quelques plumes laissées par Picorette.
« Sophie ! appela-t-il. Viens par ici, je crois que j’ai une piste. »
Sophie le rejoint. Ils se mirent tous deux à suivre les indices laissées par la jolie poulette, qui les menèrent jusqu’au vieux puits du jardin.
« Regarde, il y a un autre œuf par ici.
― C’est incroyable ! Mais qu’est-il donc arrivé à Picorette ? Elle doit être très malade…
― Ne t’inquiète pas, Sophie, je suis sûr qu’il y a une bonne explication.
― J’espère que tu as raison… »
Sophie et Nicolas continuèrent à vadrouiller pour retrouver Picorette.
En traversant la rangée des tomates du potager, ils mirent encore le nez sur un nouvel œuf.
Leur curiosité les conduisit ainsi du potager au verger, puis du box de Toudoux le petit âne à la mangeoire des cochons et du vieux hangar à la réserve de bois pour le feu.
La piste s’arrêta lorsqu’ils parvinrent à la table blanche qui avait été installée dans la cour de la ferme pour les beaux jours. Ils étaient là, perplexes, à échanger des hypothèses sur le sort de la petite poule, lorsque Sophie, qui regardait spontanément du côté de la maison toute proche, s’arrêta de parler.
« Que se passe-t-il ? demanda Nicolas. On dirait que tu as vu un fantôme… »
Sophie resta sans voix. Le garçon tourna sur lui-même et se figea également.
Puis, de concert, les deux éclatèrent d’un rire complice.
Ils venaient de retrouver Picorette et de résoudre l’énigme des œufs en chocolat : fidèle à sa nature, la petite poule picorait, mais elle picorait des miettes en chocolat !
C’était les restes d’un gâteau que la maman de Sophie avait préparé très tôt le matin, puis posé sur le rebord de la fenêtre de la cuisine pour le laisser refroidir.
Comment il était tombé, ça, personne ne le saura jamais ! En tout cas, Picorette était passée par là et en avait fait son festin du jour. Elle avait dévoré le gâteau tout entier et, sous la pression de son ventre tout ballonné, s’était mise à pondre des œufs en chocolat !
Sophie et Nicolas se sentirent soulagés et se régalèrent à leur tour en remerciant Picorette pour sa gourmandise. Ils prirent garde, toutefois, de ne pas tout dévorer d’un seul coup…
La maman de Sophie n’en voulut pas à la petite poule, qui, bien heureusement, se remit dès le lendemain à pondre des œufs absolument normaux !
Soph’ Atchoum
(Adaptation)
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