Anne Frank

     

     Lundi soir, le 8 novembre 1943

       Chère Kitty,

     Je nous vois tous les huit dans l’Annexe comme si nous étions un morceau de ciel bleu entouré de gros nuages noirs, si noirs. Sur le cercle bien délimité où nous nous tenons, nous sommes encore en sécurité, mais les nuages avancent toujours plus près, et l’anneau nous séparant du danger qui s’approche ne cesse de resserrer.

     Maintenant, le danger et l’obscurité sont tellement imminents que, ne sachant où nous réfugier, nous nous cognons les uns aux autres. Nous regardons tous en bas où les gens se bagarrent, nous regardons tous en haut où c’est calme et beau, et entre-temps, notre cercle est isolé par la masse sombre qui ne nous pousse ni en bas, ni en haut, mais se tient devant nous, mur impénétrable, qui s’apprête à nous détruire mais ne le peut pas encore. Il ne me reste qu’à crier et à supplier : « Oh anneau, anneau, élargis-toi et ouvre-toi pour nous ! »

Je t’embrasse, Anne

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     L’histoire d’Anne Frank commence comme celle d’une petite fille normale, qui pourrait être votre voisine de classe. Elle avait de grands yeux expressifs et des cheveux bruns bouclés. Elle était gaie et populaire, toujours entourée d’une foule d’amies.
     La plupart du temps, Anne se sentait très heureuse.
     Mais il lui arrivait d’avoir peur. Et ce n’était pas sans raison : Adolf Hitler, qui dirigeait l’Allemagne à l’époque, s’était juré de se débarrasser des Juifs.

 

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