Bonne chance, Petite Rubis !

 
S’il vous arrive un jour de visiter la Chine, de vous rendre dans une certaine petite ville, de longer une certaine ruelle et de passer devant le marché aux animaux, avec ses moineaux de Java qui sautillent dans leurs cages de bambou, ses poissons rouges et ses tortues dans leur cuvettes de porcelaine, vous arriverez devant un petit pâté de maisons aux vieilles façades poussiéreuses, habitées par plusieurs familles. En regardant de plus près, vous vous apercevrez que ces maisons isolées n’étaient autre fois qu’une seule et même magnifique demeure qui abritait une grande famille.
 
Elle avait été construite par un vieil homme à son retour de la Montagne Dorée. C’est ainsi que les Chinois surnommaient la Californie, où de nombreux hommes étaient partis faire fortune, attirés par la ruée vers l’or. Seuls quelques-uns d’entre eux étaient retournés en Chine. Mais comme je vous l’ai dit, celui-ci était revenu chez lui, immensément riche. Il fit ce que faisaient alors tous les hommes fortunés en Chine ancienne : il prit de nombreuses épouses. Ses épouses eurent de nombreux fils, qui à leur tour eurent de nombreuses épouses. Ainsi, donc, la grande maison arriva jusqu’à résonner des cris et des rires d’une centaine d’enfants.
 
Il y avait parmi ces enfants une petite fille que l’on appelait Rubis parce qu’elle adorait le rouge. En Chine, le rouge est la couleur de la fête. Le Jour de l’An, les enfants reçoivent des étrennes porte-bonheur dans une pochette rouge. Le jour de leurs noces, les jeunes Chinoises sont toutes vêtues de rouge. Rubis, elle, voulait porter du rouge tous les jours de la semaine !
 

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