L’enfant et le phoque

     

Le printemps vient d’arriver. 
Un vieil homme et son petit-fils descendent prudemment la côte escarpée. Ils cherchent des moules. Tandis que l’enfant scrute les rochers, il devine un léger mouvement en contrebas. C’est alors qu’il voit le phoque. Il distingue à peine son corps, dont la couleur ardoisée se confond avec celle des rochers, mais il remarque une tache rouge sur son ventre.
« Regarde, Grand-père, crie l’enfant. Il est blessé. »
« Mieux vaut ne pas s’en approcher », dit Grand-père.
Et de loin, ils l’observent en silence.
Le phoque a l’air paisible, il semble savourer les premiers rayons du soleil, alors l’enfant se remet à chercher des moules.
Quand son regard se pose de nouveau sur le phoque, la tache écarlate a fait place à une petite forme immaculée, lumineuse. Un bébé phoque plus blanc que neige vient de naître. Il se blottit contre sa maman.
« Vite, Grand-père, murmure l’enfant, allons leur chercher du poisson. »