De tous les œufs de Pâques que Jacob a peints, il a pu garder le plus joli.
Il court donc chez sa copine Catherine pour le lui montrer. Elle est en train d’arroser les marguerites du jardin.
« Cathy, Cathy ! crie Jacob. Regarde comme il est beau ! Je n’ai jamais vu un œuf aussi beau ! Qu’en penses-tu ?
— Bon sang, regarde où tu mets les pieds ! » s’exclame Catherine.
Mais Jacob était déjà tombé sur la pelle.
Et l’œuf tomba de ses mains et s’écrasa par terre.
« Que c’est dommage ! dit Catherine. Ça devait être un très joli œuf !
― Mon plus bel œuf ! s’exclame Jacob. Oh… que je suis furieux ! Coquicravutchi ! Coquicravutchi !
― Que dis-tu ? lui demande Cathy tout en ramassant les restes de l’œuf écrasé.
― Coquicravutchi, répète Jacob. Je viens d’inventer ce mot pour apaiser ma colère…
― Coquicravutchi… C’est marrant, le mot… se dit Catherine.
― Tu peux le garder si tu veux, dit Jacob. Je te l’offre puisque tu te fais toujours gronder par ta maman chaque fois que tu dis “la vache”.
― Tu m’offres ton Coquicravutchi ?
― Bien sûr ! »
Cathy réfléchit.
« Moi aussi, j’ai un cadeau pour toi, Jacob… Viens avec moi et ne fais surtout pas de bruit. Allez, viens !
Catherine emmène Jacob jusqu’à l’enclos et lui montre du doigt la cour du voisin.
« Baisse-toi et tu verras », murmure-t-elle.
Jacob se penche et regarde. Il découvre un buisson de glycines et, parmi les branches, un nid avec un oiseau qui couve des œufs.
« Je l’ai juste aperçu aujourd’hui, dit Cathy. Et maintenant, toi aussi, tu le connais. C’est mon cadeau de Pâques pour toi.
― Merci infiniment ! Quel joli cadeau ! »